Universal Soldier (Accolade)
Test rapide de Universal Soldier sur: Megadrive (1992, Accolade/The Code Monkeys)
Sortie originale: Amiga/C64 (1991, Rainbow Arts/Factor 5)
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Turrican, ça doit bien vous dire quelque chose.
Pour les consoleux, la série est surtout connue pour ses incarnations sur 16bit, Mega Turrican (MD) et Super Turrican I et II sur Super NES. Ils sont pourtant réputés les moins fidèles au concept original des deux premiers titres, sortis initialement sur les ordis Commodore. Cette création de Manfred Trenz et Factor 5 est un genre d'icône du jeu micro allemand du début des années 90s; le Gunlord de leurs compatriotes de la NG:Dev.Team lui est un hommage direct.
Je vous en ferais bien un historique comparatif, mais il se trouve que je n'y connais pas grand chose à cette série. Je n'ai connu que l'épisode considéré comme l'essence et l'apogée de la série par ses puristes: Turrican II, sur Amiga 500. Le fait est que ses mélodies signées Chris Hülsbeck (également auteur de celles d'Apidya ou Jim Power, et de l'extraordinaire conversion du thème de Monkey Island sur cette machine) sont de celles qui hanteront mon cerveau saturé de chiptunes jusqu'à ma mort.
The Desert Rocks
Traps
Par contre le jeu lui-même, je dois être honnête: je n'avais pas accroché. Ce mélange de run 'n' gun plate-formesque exploratoire qui emprunte à Metroid, Contra et Super Mario, c'est typiquement le genre de concept bancal auquel aboutissait la fantaisie de petites équipes de développement quand elles voulaient prouver qu'on pouvait faire sur micro des jeux dans lesquels les japonais excellaient sur console. Souvent, ça donnait des jeux magnifiques - mais que je trouvais chiants à crever dans l'éparpillement, la dilution, et l'inefficacité du gameplay. Je sais que ça vient en bonne partie de moi et de mon formatage "console" dès le plus jeune âge, mais les Gods, Magic Pockets, Impossamole, Baby Joe, Jim Power, Fire and Ice, Risky Woods et compagnie, j'ai jamais pu me dire que ça valait leurs homologues japonais, même de loin. Et c'est précisément ce que d'aucuns appelleront cette richesse touche-à-tout qui fait la singularité des 2 premiers Turrican par rapport aux épisodes développés pour le marché de la console cités plus haut.
Super Turrican 2, dernier épisode 16bit qui a lui aussi ses fans absolus. |
Le gag qu'on tend à l'oublier, c'est qu'avant que l'équipe allemande originale de Factor 5 ne développe un Mega Turrican recalibré pour la 16bit de Sega, Accolade détenait les droits des deux premiers épisodes - et les a exploités. Leur adaptation fut confiée à une équipe Britannique, The Code Monkeys, studio à l'historique des plus respectables, mais dont ce fut apparemment la première expérience de programmation sur console.
Turrican 1 sortit donc sur Megadrive, Turbografx16 et Gameboy dès 1991 - et sans faire grand bruit, on va dire.
Quant au 2 (vous, savez: l'essence, l'apogée), son destin sur console est limite plus obscur encore... Il a pourtant lui aussi été publié par Accolade sur Megadrive et Gameboy. Sauf que, comme l'éditeur (qui ne reculait décidément devant pas grand'chose, il est même connu pour avoir publié ses jeux sur la console de Sega sans avoir son aval) avait sous la main d'une part une adaptation promise au même four que la première, et d'autre part la licence pour exploiter Universal Soldier, le film de Roland Emmerich... Eh bien il a opportunément fait plaquer des éléments thématiques du film sur le jeu pour mettre vite fait et à peu de frais un produit videoludique du film avec Van Damme et Lundgren en rayon. Turrican 2 a donc été rhabillé à l'arrache et fourgué au bon peuple en tant qu'Universal Soldier.
A l'époque, ça paraissait limite normal. Aujourd'hui, quelle tête d'affiche! Et y'avait même Ralf Moeller! |
La poussière n'ayant jamais été soulevée bien haut, elle a largement eu le temps de retomber depuis. On est en 2018, on joue rétro, et l'objet qu'on tient dans les mains n'est plus le même.
Jean-Claude et Dolph sur un boîtier MD: unique. |
La boîte en carton de cette version Mega Drive a quelque chose d'étrange et fascinant. Elle fait penser aux "big boxes" des jeux micro de l'époque mais au format d'un boîtier MD, et offre (pour le coup très officiellement) les tronches de Van Damme et Lundgren. Son contenu est tout aussi en marge des normes de Sega.
En vrai, la boîte n'est pas bien grande. |
Quant au jeu, je crois avoir déjà tout dit: c'est, à quelques niveaux près, Turrican 2. Les graphismes ont perdu de la couleur, pas mal de sprites ont été travestis, les musiques ont pris un sale coup...
Des niveaux (moches) ont été intercalés pour évoquer le film... Vaguement. |
Mais de la même manière qu'on reconnaît les mélodies de ces dernières malgré leur triste orchestration, on n'a aucun mal à retrouver le jeu de Factor 5 derrière Universal Soldier - dans ce qu'il a de bon ou moins bon.
Dès le niveau 2, la mémoire vous revient - y compris pour l'emplacement des bonus secrets. |
En contrepartie des pertes techniques, cette adaptation a le mérite d'offrir des contrôles à 3 boutons qui sont un réel progrès par rapport à l'original micro, un menu option et un système de mots de passe bienvenus.
Si, à droite, c'est Dolph. Mais un grand Dolph des cavernes toutes noires. |
Mais je me demande si parler du jeu est pas un peu hors-sujet. Franchement, je vois mal quiconque jouer sérieusement à Universal Soldier sur son Raspberry. Pour moi, c'est typiquement le genre de jeu intéressant par son aspect physique et symbolique; c'est le jeu officiel d'un film culte avec deux acteurs tout aussi cultes; entre ça, et le fait de pouvoir jouer The Desert Rocks et Traps au sound test d'une cartouche Mega Drive, le compte y est...
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