jeudi 23 avril 2015

Art of Fighting 2 / Ryuuko No Ken 2

Art of Fighting 2 (SNK)
Test de Art of Fighting 2 sur: Neo Geo (SNK)
Sortie originale: Neo Geo (1994)
Adapté sur: Super Famicom
Emulé commercialement sur: Wii, PS2
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Défonçons les portes ouvertes : quand sort la suite d'un jeu, on s'attend forcément à ce qu'elle lui soit supérieure. Et s'il s'agit de la suite d'un hit, et qu'elle sort près de 2 ans plus tard, on a carrément des exigences! Les aléas de l'époque étant ce qu'ils étaient, on était parfois déçu...
Mais avec Art of Fighting 2, on a le bonheur rare d'une suite où quasiment tout a été retravaillé de zéro et est supérieur à l'original. 

2 ans après, il y a encore de l'orage.

Deux fois plus de grosses claques!

Le scénario est moins attrayant que dans le premier épisode - mais c'est un revers de médaille assez inévitable. Les développeurs ayant souhaité cette fois rendre tous les personnages accessibles en mode 1 joueur, on se retrouve avec une histoire-prétexte où tout le monde a une vague raison de vouloir péter la gueule à tout le monde. La contrepartie, c'est qu'on a désormais 12 personnages pleinement jouables, ce qui fait de cet Art of Fighting 2 un jeu de VS fighting crédible en usage compétitif, point sur lequel son aîné était relativement limité.

Ryo est de retour - il va encore y avoir des nez cassés!
Et la refonte des personnages ne se limite pas à leur seule jouabilité. L'équipe de SNK a entièrement redessiné les sprites, améliorant autant leur rendu graphique, plus détaillé et coloré, que leur design, et le caractère qui leur est insufflé. C'est à mon sens le gros point fort de cette suite, et l'une des plus belles réussites de l'éditeur en la matière. On sent derrière chaque personnage un vrai travail de caractérisation, par son dessin, son animation, son doublage, sa palette de coups, et les niveaux, musiques et cinématiques qui lui sont associés. Tout est tellement soigné et brillant que le jeu en prend parfois des airs de fête, qu'il s'agisse de faire revenir les vieux routiers du premier épisode (le relooking de Micky, par exemple, est assez spectaculaire) ou d'introduire les petits nouveaux (Yuri Sakazaki en tête). 

Le boxeur du ghetto de Southtown porte encore du rose. C'est seyant, le rose.
C'est d'autant plus réussi que servi par une réalisation exceptionnelle. Visuellement, le jeu est tout simplement splendide - parmi les plus beaux de la console. Et d'un point de vue sonore, si les compositions sont à mon avis dans l'ensemble moins mémorables que dans le premier volet, elles restent d'un très bon niveau et bénéficient d'un rendu d'une qualité tout aussi parfaite.

Le stage de Yuri est une salle de muscu disco - et la musique va avec.

Quant au système de combat, on retrouve les mécaniques qui avaient distingué le premier volet (jauge de spirit, dash, mix-up, desperation moves...), dont certaines ont été affinées. Les coups se répartissent désormais en rapides / forts selon le temps de pression sur le bouton (comme dans World Heroes - c'est simple, mais ça marche bien) et peuvent s'enchaîner en petites combos. Autre exemple, le jeu anti-aérien est désormais un chouia moins évident, nécessitant souvent la combinaison de 2 touches (typiquement, un uppercut avec C+A) et/ou un positionnement plus précis.


Mais pas que pour le meilleur...

Malheureusement, pour profiter pleinement de ces améliorations, il vous faudra avoir à portée de main un joueur 2 prêt à s'investir un minimum. Parce que la seule vraie ombre au tableau -et elle n'est pas négligeable- c’est l’intelligence artificielle. Quand on voit à quel point le reste est abouti, on se demande comment il est possible que le jeu solo soit animé d'une IA aussi bête et méchante. Les personnages joués par la console ont un comportement figé et demandant souvent d’exploiter une faille dans celui-ci. On s'y plie et on finit par s'y faire, mais si les parties sont tendues, elles ne le sont pas d'une façon particulièrement agréable ou gratifiante - et on regrette d'avoir en face de soi une IA qui au final restreint beaucoup le jeu en punissant systématiquement et douloureusement tout écart du "schéma-qui-marche-contre-tel-adversaire". 

Southtown: son univers impitoyable glorifie la loi du plus fort.
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En Bref

VISUEL
Exceptionnel, de la conception à la réalisation.

AUDIO
Du top niveau également!

GAMEPLAY
Les 12 personnages sont traités équitablement, et les mécaniques de jeu ont été perfectionnées. L'ensemble y gagne nettement en profondeur et en durée de vie. C'est vraiment dommage que cette IA soit si pénible!

AU FINAL 
En 1994, SNK atteint le sommet de son art, et Art of Fighting 2 en est l'illustration: c'est un jeu de baston extraordinaire qu'on sent vraiment travaillé et abouti. La classe américaine, en somme, et un titre vraiment culte de la Neo Geo. 

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