mercredi 30 août 2017

Arcade, Sword and Sorcery - épisode 9

Sword of Sodan

Test rapide de Sword of Sodan - Electronic Arts - Megadrive, 1990

Le tristement célèbre Sword of Sodan est régulièrement cité parmi les pires titres de la Megadrive, ce qui ne l'empêche pas de présenter quelques particularités intéressantes pour notre petite série Arcade, Sword & Sorcery.

Force et bon droit sont une fois de plus du côté de l'acier et du gros lolo face aux fourberies d'un magicien diabolique.

La première c'est qu'il est assez typique de ce qu'était la production européenne pour les consoles... C'est à dire que c'est l'adaptation non pas d'un jeu développé pour l'arcade, mais pour l'Amiga - The micro du gamer en ce temps-là
Comme s'en souviendront ceux qui ont eu la chance d'avoir ces deux bécanes en 1990 (ou qui ont lu mon billet sur Shadow of the Beast), ce type de portage se passait en général assez mal: les jeux d'actions (Turrican, Jim Power, Leander, Battle Squadron...) qui cartonnaient suffisamment pour justifier d'être adaptés au coûteux monde de la cartouche étaient souvent de véritables démonstrations des points forts de l'Amiga en termes de scrolling différentiel, d'affichage de couleurs et de qualité d'échantillonnage... Ces deux derniers points étant justement plutôt à classer parmi les faiblesses de la Megadrive, il y avait nécessairement de la perte! Dans le cas de Sword of Sodan, la conversion était encore compliquée par la cure d'amaigrissement qui s'imposait: il fallait le faire tenir sur une cartouche EA de 4 megabits alors que l'original s'étalait sur 4 disks, et environ 6 fois plus d'espace... Pas mal de sprites et de niveaux ont donc été passés au broyeur; en fait la majeure partie du jeu a été non seulement redessinée, réorganisée mais aussi repensée complètement.

Tant qu'on ne l'a pas vu en mouvement, on ne peut pas comprendre.

Qu'il s'agisse des graphismes ou du son, c'est le carnage que vous savez probablement: le jeu est une abomination centrée sur deux personnages qui marchent en crabe sur 3 frames d'animation, au son des "cuicui" et des "han".  

Là où cette version Megadrive se distingue positivement en revanche, c'est qu'elle transforme le beat them up latéral d'origine en une sorte de jeu d'escrime.
En tout cas elle tente de le faire, car contrôles comme collisions sont légendairement foireux - mais il y a de l'idée. Le jeu se joue désormais pas mal sur la gestion de l'espace entre personnage et ennemis, et la bonne utilisation de 4 coups d'épées:
- le coup fort mais court
- le coup moyen mais assez long et qui repousse l'ennemi
- le coup faible mais qui porte le plus loin
- le coup très fort mais très court


Dieu qu'ils sont laids. Laids et animés à la South Park. 

Encore une fois, c'est une idée assez largement gâchée par l'exécution générale, mais il est finalement pas si courant que le combat avec ce qui est quand même l'arme centrale du genre, l'épée, soit mis en scène de la sorte.

Aaah un géant, vite-vite il faut que je gloub-gloub-gloub!

Autre nouveauté notable, le système de fioles-bonus. Très simple, il suffit toutefois à évoquer deux éléments de RPG: l'inventaire et l'assemblage de potions. C'est sûrement le point le plus réussi du jeu, puisqu'il oblige à faire un peu de micro-gestion en adaptant ses choix aux fioles ramassées aléatoirement. 

La chimie selon Sword of Sodan.
Si on veut vraiment défendre le jeu, on peut aussi mettre à son crédit quelques éléments de level design qui renforcent un peu le thème, comme le niveau 5 qui nécessite mémorisation ou cartographie (pour éviter ses puits sans fond) ou le niveau 6 truffé de pièges.

On approche de l'enceinte, franchit les remparts, traverse la ville, son cimetière... Et il reste 3 niveaux de château.

Donc au final, du point de vue ludique comme de l'atmosphère Fantasy, le bilan n'est pas "nul". Je me suis même surpris à vouloir progresser et finir le jeu, je vous promets.
Si la réalisation et les défauts de gameplay n'avaient été à ce point dégueulasses, on aurait pu tenir un petit jeu honnête d'Heroic Fantasy à l'occidentale. 


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