mercredi 25 août 2021

Test du Qanba Dragon pour PS3 / PS4 / PC

Des fois, les circonstances font que.

Là, il s'est trouvé que j'avais un billet, envie de me faire plaisir, et qu'il m'est revenu sournoisement sous le nez - je parle du Quanba Dragon, un stick haut de gamme qui a sacrément de la gueule.

A moins de tomber sur un bon deal ou une tentative caractérisée d'extorsion, le tarif "régulier" du bestiau est la bagatelle de 300 balles, ce qui est tout de même vachement pas rien pour "une manette". Mais l'envie d'un bon gros craquage revigorant fait parfois s'affranchir de toute raison, et je pense que les amateurs de jeux d'arcade seront nombreux à considérer que ce genre de prix peut s'entendre dès lors qu'il s'agit du stick qui deviendra votre fidèle compagnon de cassage de tête ou d'explosion de l'empire Bydo.

Malgré quelques défauts apparents, et estimés plus ou moins justement, je me suis lancé.




Et le fait est qu'au déballage, l'engin envoie du steak.






Le carton ayant de bon goût de pas être fini au rabais, on est dans de bonnes dispositions pour révéler à ses yeux amoureux les surfaces chatoyantes d'un putain de mastard de plus de 5 Kgs.


Enorme. 31.75 x 50.8 x 12.7 cm; 5.26 kilogrammes

Plastique, alu, plexi, long câble USB tressé, multiples loupiotes, contrôles de tous poils, il n'y a vraiment rien à redire: tout est net, solide et respire la qualité. 

J'ai également testé l'intérieur, et le verdict est le même, se permettant même un luxe de détails plaisamment inutiles, comme le revêtement écaille de dragon en peau de zobe ou l'écusson de la marque. Très cool. 


L'intérieur se soulève pour accueillir les rafraîchissements de la mi-temps.


Pourtant, ce matin, je remplissais le formulaire de retour et déposais le Dragon au bureau de poste du coin, car malheureusement ce craquage a très vite eu l'arrière-goût amer du mauvais crétinisme. Pas celui qui vous fait vous vautrer dans la satisfaction d'être un gland: celui qui vous rend penaud d'avoir franchi stupidement les limites. Car non, ce Qanba Dragon ne sera jamais mon doudou des soirées pyjamas, cloche à binouse, et bagarre sur Fightcade.

La faute à quoi? La faute à Sanwa et Qanba. 

En matière de sticks comme de tant d'autres choses, on ne discute pas des goûts. Enfin, on ne devrait pas. Ou alors brièvement. Sanwa a réussi, il faut lui reconnaître ça, à devenir synonyme de qualité. Au point que dire d'un stick qu'il est "full Sanwa" met souvent fin à toute discussion, comme s'il y avait les chinoiseries qui puent la pisse d'un côté, et Sanwa de l'autre. Personnellement, et particulièrement s'agissant des sticks eux-mêmes, je ne comprends pas comment on peut préférer un Sanwa JLF à un Seimitsu LS 32. Mais soit - la majorité des joueurs kiffant le Sanwa, que ce soit par réelle préférence éclairée ou par ignorance du reste de l'offre, c'est du Sanwa qu'on retrouve logiquement dans le Dragon. Je m'y étais préparé - mais je voulais croire que par la magie du haut de gamme rutilant de l'ensemble, ce JLF aurait des sensations différentes à procurer, ou alors qu'elles seraient suffisamment diluées dans le cool pour passer. Et pas du tout. Il n'y a aucune particularité notable à l'assemblage proposé, que ce soit le restricteur, la taille de la poignée, la hauteur du manche, la fermeté des microswitches ou du ressort. La seule différence est juste cosmétique, avec un shaft cover transparent et une poignée en faux métal. 

Donc si vous êtes pro-Sanwa, soit vous serez content de retrouver vos marques, soit au contraire vous vous direz que ce ressenti là vous l'avez déjà connu ailleurs.

Par contre, si vous êtes pro-autre chose (je n'exclus pas les Horiphiles), mais en particulier si vous êtes pro-Seimitsu, vous allez tiquer. Parce que le stick vous allez vouloir le changer - changer le ressort du JLF, ou cafouiller longuement un assemblage bâtard pour fixer votre stick en interne... Car l'alternative, qui est d'utiliser comme il se doit les fixations externes des Seimitsu, elle est moins évidente qu'ailleurs. Elle veut dire enlever le plexi, donc virer les petits capuchons d'epoxy noire pour faire apparaître les vis. Facile? Oui, mais pas tout à fait sans risque: il suffit de voir que sur ce site pro indiquant la marche à suivre, le type a quand même un peu abîmé son plexi durant l'opération. En rappelant que, par dessus le marché, l'overlay étant solidaire du plexi chez Qanba, si vous abîmez l'un, vous abîmez l'autre. Tout ça, sur votre beau stick tout neuf à 300 balles encore sous garantie - je sais que ça n'arrêtera pas tout le monde, mais moi c'est là que mon plaisir s'est transformé en prise de tête. 

D'un point de vue commercial, je ne sais pas au juste à qui s'adresse véritablement ce stick: aux L33+ G&m3|2z esthètes, ou aux joueurs occasionnels en quête de ce qu'ils pensent être "le top" - mais il n'est pas pour moi, et je ne me vois pas le recommander aveuglément, malgré son habillage bien réjouissant. Pour un premier stick, ce serait un choix étrange; quant à l'amateur de ce genre de produits qui doit déjà s'être assemblé une bécane sur mesures pour moins cher, il n'est pas dit qu'il ait l'envie ou les moyens de le refaire sur ce châssis de luxe.

Bref, si l'achat vous tente, mûrissez bien votre décision car elle est moins simple que la seule question de savoir si vous avez le pognon ou pas pour ces conneries.

Qanba Dragon

Les plus:
- esthétique
- ressenti qualitatif de l'ensemble
- confort

Les moins:
- pas de gros bouton Start à microswitch
- plexi encollé à la visserie et solidaire de l'overlay
- rien d'original côté contrôles
- encombrement (prenez bien les mesures en vue du stockage)

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