mercredi 24 juin 2015

La guerre des clones de Street Fighter 2 sur Super Famicom


Les années Street Fighter
Les années 1992 à 1994 et la Street Fighteromanie, j'en ai encore un souvenir vivace. Le genre a envahi les salles d'arcade et accaparé l'essentiel des efforts de SNK pendant des années, mais sur console aussi l'attente a tout de suite été grande !


The World Warrior, Champion, Turbo, Super, Dash 2-en-1... Entre les versions officielles et pirates, il y en aura eu des éditions...

Street Fighter 2, c'est sans doute le jeu qui a véritablement lancé la Super Famicom, qui, jusque là prêtait pas mal le flanc aux critiques des sceptiques et des fans des autres systèmes déjà installés. Non seulement la formule établie par le jeu déchaînait l'enthousiasme, mais il fixait un standard de qualité technique, à la fois pour le genre et pour la console. La 16bit de Nintendo peinait encore à convaincre lorsqu'elle devait animer certains types de jeux (à vrai dire, la plupart, dans les premiers temps!), mais elle s'avéra d'emblée parfaite pour le VS Fighting, dont la mode fut une aubaine pour démontrer sa supériorité technique sur la Megadrive et la PC Engine. Atout supplémentaire, son pad à 6 boutons (contre 3 pour la 16 bit de Sega) correspondait au standard établi par le hit de Capcom.
Si les éditeurs ont bien sûr aussi exploité le filon sur les deux consoles rivales, c'est sans contestation possible sur Super Famicom que la guerre des clones a été la plus âpre – en quantité comme en qualité. C'est simple: pour, moi en ce temps-là, cette console a été un genre de Neo Geo de substitution. Les jeux y étaient moins bien qu'en arcade, c'est sûr, mais on y trouvait sa dose de baston comme nulle part ailleurs. En plus des adaptations des gros titres SNK (qui à l'époque se forgeait encore sa réputation dans le genre), on a vu défiler les Mortal Kombat, les Dragon Ball Z, les Ranma ½, et quantités d'autres productions opportunistes importées de l'arcade ou développées directement pour la console de Nintendo. Avec, à chaque sortie, l'espoir d'un peu de sang neuf, voire du titre qui, selon la formule consacrée, "détrônerait Street Fighter 2". 


Bon, l'histoire est maintenant connue, et on ne va pas s'amuser à feindre un quelconque suspense... Bien peu de titres de Versus Fighting se sont avérés à la hauteur. En fait, seul Fatal Fury Special est généralement reconnu comme évoluant dans les mêmes eaux que le jeu de Capcom.

Fatal Fury Special. A noter que sur SFC, en passant du 2 au Special (JAP), on ne gagne que 3 persos jouables et un son affreux...

Alors pour le plaisir de causer un peu de certaines séries B de la baston, et pour proposer un fix de qualité à tous les amateurs de castagne Street Fighterisante, je propose un tournoi inédit: un affrontement sans pitié pour la place de 2e meilleur clone de Street Fighter 2 sur cette console!


Round de qualification
Pour ne pas s'embarrasser inutilement, j'ai procédé à plusieurs écrémages successifs. Il fallait, sinon on ne s'en sortait pas.
La sélection fut qualitative, d'abord: inutile de s'embarrasser des nanars ésotériques, des daubes universellement reconnues, ou des éditions "doublon" – souffrez donc qu'on se dispense de passer en revue les Hokuto No Ken, Brass Numbers, Fatal Fury 1 et 2, Double Dragon 5, Rise of the Robots, Dead Dance, Power Athlete, Fighter's History: Mizoguchi Kiki Ippatsu!! ou même Street Fighter Zero 2.

Hokuto No Ken 6. "Il est étraaaange!"
 
Ensuite j'ai laissé de côté les jeux au gameplay, à l'esthétique ou à l'ambiance trop différents. Exit donc, quoi qu'on pense de leur qualité, les Art of Fighting, Samurai Spirits, Mortal Kombat, Primal Rage, Killer Instinct, Sailor Moon, Natsuki Crisis Battle, Super VG, Weapon Lord, Dragon Ball Z, Power Rangers : Fighting Edition, Godzilla Kaijuu Daikessen, Gundam Wing Endless Duel, Ranma ½ et consorts.

De sorte qu'à la fin, il ne reste que des jeux estampillés clones pur jus, qui puissent fournir une castagne familière et de qualité acceptable aux possesseurs de Super Famicom qui voudraient sortir un peu des classiques habituels.

Street Fighter Alpha 2. Sorti tardivement, mais bel et bien sorti.


C'est quoi un clone, vraiment?
Attention aux abus de langage, on est un Johnny 16 bit sérieux.
Aussi les titres retenus présentent-ils une teneur élevée en clone-factors, qu'on pourrait catégoriser ainsi:

a) Ils ont changé le titre 
Le style graphique est très proche, la présentation semble recopiée, et le contexte est plus ou moins le même: une compétition mondiale pour déterminer qui qu'est le pluss fort des pluss forts. 
Tant qu'à faire, on voit son héros voyager sur une carte pour péter des tronches de types qui sont tous experts dans différentes formes de combat (avec un écran « VS » avant, et un autre après le match où l'un des deux a la gueule abîmée), avant d'avoir le privilège de rencontrer entre un et quatre bosses non jouables... Sauf peut-être avec un code, héhééé.

Battle Master. On combat des gros laids, mais au moins on voit du pays. Ou , en l'occurrence, pas.
b) J'ai déjà lu la notice
Le jeu se joue de la même façon, avec des boutons poings/pieds d'intensité variable, des manips à base de "quarts de tours" ou de "direction maintenue/direction opposée".

c) Oh, [Machin] c'est [Truc] avec une moustache. 
C'est la ressemblance la plus souvent invoquée: la copie de personnage. 
Soit de son aspect physique, soit de son aspect ludique (comportement/particularité/palette de coups), soit les deux. 
Ce jeu des sept différences est cependant à mener avec un peu de clairvoyance, d'honnêteté, et de (sous-)culture, les personnages de Street Fighter 2 étant tous des stéréotypes sentant eux-mêmes le déjà vu... Capcom a beau être créatif, il ne l'a quand même pas été au point d'inventer le karatéka au kimono blanc, la montagne de muscles russe, le vieux borgne, le monstre vert, le boxeur bouffeur d'oreille de Las Vegas, le nazi d'opérette, ni même l'Indien à bras extensibles...

Brocken Jr, un personnage du manga Kinnikuman, très populaire au Japon dans les années 80...
Ou des équilibres aussi basiques que "bon à tout faire, excellent à rien", "rapide mais fragile" ou "lent mais puissant". Le net est plein de ces articles rédigés par des malins qui dénoncent haut et fort du clonage de personnage de Street Fighter 2 n'importe où. J'aurai donc pitié de vos nerfs et du respect pour vos cerveaux: je vous épargnerai ces comparaisons nases basées sur la lecture d'un article lui-même aveuglément basé sur la lecture d'un 3e qui avait entendu dire que...
Par contre, on ne pourra pas refuser des points de clonage aux titres qui disposent, par exemple, de "leur Ryu" - un héros disposant d'un spécial à projectile, d'un autre de body-rush multi-impacts, et d'un troisième anti-aérien.

Ce yogi pyromane à bras extensibles apparaît dans Master Of The Flying Guillotine (1976). C'est un film de tournoi d'arts martiaux... Juste pour dire.


d) Le Devil Ryu se loge dans les détails 
Pour finir, il y a ces petits détails qui justement ne sont que ça -des détails- mais qui eux aussi ont été repompés! Citons des trucs aussi cons que les modes turbo (qui est quand même pas l'invention la plus brillante de SF2!), les digits vocales dont l'intensité varie avec celle du coup spécial, l'agencement des menus, certains décors, poses ou animations (+1 pour la torche humaine!), le nombre de niveaux de difficulté, les séquences de fin...

Power Instinct. La torche humaine, un passage quasi-obligé. Existe aussi en bleu.

Les 6 challengers choisis l'ont été parce qu'ils ont tous fait fort sur un, plusieurs, ou l'ensemble de ces critères - plus en tous les cas que la moyenne des jeux de Versus Fighting.


La sélection
Pour cette compétition sans pitié pour le bronze, j'ai donc retenu:
- Fighter's History, le clone historique, réputé tellement proche de Street Fighter 2 que Capcom a attaqué Data East en justice. C'est d'ailleurs à ça que le jeu doit le peu de notoriété qu'il a. Je l'ai préféré à sa suite exclusive à la SFC citée plus haut principalement pour son roster plus large, et quelques raisons très subjectives et un peu honteuses (comme le Turbo-Karnov nain à keffieh!!!).
World Heroes. Autre clône historique, car le premier paru. Les similitudes marquées entre les personnages du titre d'ADK et de celui de Capcom ont fait couler beaucoup de pixels. 
World Heroes 2, sa suite. J'ai conservé ces deux éditions car les adaptations, réalisées par Sunsoft pour l'une et Saurus pour l'autre, sont bien différentes. 
TMNT Tournament Fighters / Mutant Warriors, de Konami, réputé être Street Fighter 2 avec des tortues ninjas, et recueillant généralement de bonnes critiques ; je ne l'ai véritablement découvert qu'à l'occasion de ce dossier. 
Goketsuji Ichizoku / Power Instinct, est à l'inverse un jeu relativement peu connu mais dont j'avais pu expérimenter en arcade les similitudes avec Street Fighter 2, et même d'autres jeux de baston puisque ce titre d'Atlus est un peu le Parodius du genre.
- Battle Master, enfin, collectionne également les références aux jeux de versus fighting de l'époque... Mais pas spécialement de façon parodique. Pour situer, il y a dans Shyoh, le personnage principal, un peu de Ryu, d'Hanzo, de Ryo, et de Songoku.

De la bonne cartouche-miam-miam.


Direction la pesée 
Avant de se prononcer sur les réussites des développeurs, jetons un premier coup d'oeil aux ROMs qui ont été mises à leur disposition.
World Heroes 2 s'avance sur la balance avec un bien beau gabarit de 24Mb, et un roster conséquent de 14 personnages. Power Instinct et Fighter's History disposent tous deux de 20Mb pour accommoder 8 combattants pour le premier, 11 pour le second. World Heroes 1, Battle Master et TMNT se contentent de 16Mb, soit l'espace qu'il a fallu à Capcom pour caser l'adaptation de son Street Fighter 2: The World Warrior. Le nombre de personnages n'est cependant pas le même : 8 pour World Heroes, et Battle Master et 12 pour TMNT. 

L'essentiel d'un jeu de VS Fighting étant conditionné par le nombre de personnages (nombre de sprites, de décors, de musiques, de digits vocales...) on est évidemment tenté de faire un ratio capacité cartouche / nombre de personnages. Deux candidats s'écartent alors fortement de la moyenne de 2Mb/personnage : si les combattants de Power Instinct seront à l'aise dans leur cartouche, ceux de TMNT devraient l'être a priori beaucoup moins. 
Maintenant, sachant que les gens de Konami ne sont pas exactement connus pour être des manches, on se gardera de tirer des conclusions hâtives...


FIGHT ! 
Et pourtant, on ne se tromperait pas de beaucoup. Les tortues ninja et Battle Master seront pour moi les premiers à faire un ring-out.



Battle Master (Toshiba EMI/System Vision, 1993)
Battle Master, soyons honnête, je l'ai surtout inclus parce qu'il illustrait bien le type de productions auxquelles on devrait réserver le terme de clone : c'est un amas étrange et incohérent de concepts piqués à droite et à gauche dans lequel on a du mal à reconnaître une personnalité propre. Plus que les ressemblances avec Street Fighter 2 (mais aussi Dragon Ball Z, Fatal Fury 2 ou Art of Fighting!), ce qui fait que ce jeu ne se distingue pas, c'est ce manque de réelle identité – qu'il s'agisse des personnages, de l'environnement dans lequel ils évoluent, ou du moteur de combat.

Battle Master. Un roster de sci-fantasy à peine croyable. Quant au boss, c'est un genre de Freezer.
La réalisation est assez médiocre, mais pas franchement mauvaise; techniquement, c'est relativement acceptable et on a un ensemble qui est tout à fait jouable. L'animation et la gestion des impacts ne sont pas des meilleures, mais on reste dans de l'honnête - du moins quand on désactive le "turbo" qui est mis d'office.
Ce qui coince vraiment se situe au niveau du design, artistique et ludique. Que les personnages aient un look assez nase, on peut finir par s'y faire, à la limite. Mais il leur manque aussi une réelle cohérence dans leurs profils et leurs comportements pour affirmer une véritable identité. En plus de ça, la réalisation -moyenne, on l'a vu- n'insuffle réellement la vie dans aucun d'entre eux à coup de chouettes musiques ou décors... Quant à leurs coups spéciaux, ils sont là encore bizarrement fichus, allant de l'inutile à l'incompréhensiblement fastidieux à sortir...
Non, la mayonnaise ne prend pas.

Battle Master. La madame à gauche pilote du vaisseau ou du mech, ce qui ne l'empêche pas d'avoir l'air fort cruche.



TMNT: Mutant Warriors (Konami, 1993)
TMNT: Tournament Fighters, à l'époque, je n'y avais pas joué. Je crois me souvenir que la presse n'avait pas été emballée outre mesure - sans pour autant descendre le jeu, cependant. C'est en regardant les critiques plus récentes sur le net que je me suis dit que je l'intégrerais à cette sélection plutôt que Samurai Spirits. Je m'attendais même à tenir un vainqueur les doigts dans le pif étant donné qu'il est souvent cité comme l'un des meilleurs rivaux de Street Fighter sur la console.

TMNT. Il gagnera au moins le concours de palette swaps, avec ses 4 tortues.
Eh ben pour être honnête, je ne sais pas pourquoi ils le trouvent si super, ce jeu, tous ces gens de l'internet. TMNT n'est pas un titre honteux, mais ce n'est pas un titre de premier choix – ça n'en est même pas un de deuxième, à vrai dire. 
Les graphismes sont beaux, avec des personnages très joliment colorés; les commandes sont simples et répondent bien, et chaque bonhomme dispose d'une furie facile à réaliser. Ca c'est cool. Ce qui fout le truc par terre, c'est l'animation du bazar: ça va de pas terrible à carrément nase. Les tortues elles-mêmes passent leur temps à fléchir les genoux, en déplacement comme à l'arrêt.
Surtout, ce manque de décomposition des mouvements contribue à une impression d'imprécision dans la gestion des pains qui rend les combats assez brouillons, même comparés aux concurrents les moins rigoureux dans ce domaine. Les deux World Heroes, pourtant pas des modèles d'animation, gèrent mieux ce défaut ; dans l'un comme dans l'autre on sait rapidement où on tape et si on le fait au bon moment. Dans TMNT, on a du mal à voir les hitboxes de certains coups, du moins les premiers temps. On finit par s'y faire, mais ça n'est effectivement pas immédiat et nécessite de passer outre une mauvaise première impression.
Par dessus le marché, le jeu manque de dynamisme. Les déplacements sont relativement lents (on peut choisir une vitesse de jeu supérieure au risque d'accentuer le côté bordélique précité), les sauts courts, les jauges de vie longues, et les coups souvent parés. Quant à la furie, c'est sympa qu'elle soit là, mais si la façon dont elle est gérée paraît bien sur le papier (elle est supposée être une prime à l'agressivité), dans les faits elle n'a pas l'impact dramatique sur le jeu qu'on pourrait imaginer. Là aussi, on finit par s'y faire, mais sans en tirer une grande satisfaction... Surtout que le temps passant on se rend mieux compte à quel point certains personnages dominent le reste de la distribution, défaut qu'on commence à ne plus vouloir pardonner faute d'avoir un vrai truc cool auquel se raccrocher.

TMNT. Shredder fait sa furie contre le robot à membres extensibles. Je vous ai pas dit, mais l'IA aussi est chiante, au fait.
Ce qui nous amène au dernier défaut, souvent mentionné, et qui achève de sonner le gong: ce casting, justement, est pas terrible, et nous gratifie de personnages de seconde zone plutôt que des Krang, Sprinter, Be Bop et Rocksteady qu'on voulait tous voir, et qui auraient aidé à faire passer la pilule... Mention spéciale à la grande moche qui fait office de boss de fin: on a rarement vu aussi tarte à ce poste là!



World Heroes (Sunsoft, 1993) / World Heroes 2 (Saurus, 1994)
World Heroes 1 & 2 proposent des combattants bien plus rigolos. Personnellement, c'est une série que j'adore, malgré ses défauts (principalement liés à l'équilibrage de certains coups, pour faire court). C'est tellement con, à tous points de vue, qu'on ne peut que s'amuser avec World Heroes. Et cela, très vite, puisqu'on n'est pas intimidé par la prise en main: deux/trois boutons suffisent, et les coups spéciaux sortent très facilement. Le revers de la médaille étant, pour les deux volets mais surtout le premier, que ça manque donc pas mal de profondeur et n'offrira pas de vrai challenge à qui veut en explorer les ficelles, ou jouer de manière vraiment compétitive. Le gros-billisme, à World Heroes ça tourne quand même beaucoup au spamming de coups (souvent des "normaux"!) dits "abusés". Mais étant donné que tout gros-billisme finit par être chiant, quel que soit le jeu de baston (vous allez pas me dire que les combos de Guile à SF2 ça vous fait rêver?), c'est un défaut à relativiser.

World Heroes 1. Les héros palette-swap dans une des arènes (piégées) de Deathmatch.

A la conversion sur SFC, les deux épisodes ont cependant du encaisser un choc de megabits que leurs éditeurs respectifs ont géré différemment, et les départager est en fin de compte assez difficile. La donne est la suivante: le premier est plus joli, avec des sprites plus gros, bien plus réussis et proches de l'original Neo Geo - mais il faudra s'habituer à sa lenteur! World Heroes 2 est plus complet, avec davantage de persos et quelques améliorations ludiques très sympa.

World Heroes 2. Ce pauvre Fuuma n'a plus l'air aussi fringuant qu'à l'image précédente.


On pourrait s'étendre sur la comparaison, mais comme les deux coûtent des cacahuètes, et que ni l'un ni l'autre ne sera notre vainqueur, ce n'est peut-être pas la peine...
Car le choix, en ce qui me concerne, se fera clairement entre deux gros outsiders: Fighter's History et Power Instinct.


Power Instinct (Atlus, 1994)
Power Instinct, étonnamment, est très méconnu. S'il reçoit généralement des critiques positives, il en reçoit peu... Ca a au moins l'avantage que vous pourrez vous le procurer pour une bouchée de pain, mais c'est une sacrée injustice, et après toutes ces années j'ai du mal à me l'expliquer.

Power Instinct. Un casting un peu court, mais la qualité y est.

Ses points faibles: un petit roster de 8 personnages pas des plus équilibrés, et quelques défauts techniques (ralentissements et annonceur des rounds bronchiteux).
Ses points forts: des affrontements très dynamiques (avec dash, back dash, et double sauts à tous les étages), un casting débile et accrocheur, une ambiance humoristique réussie, une prise en main facile et des personnages fortement caractérisés au niveau de leur palette de coups. Bref, c'est un jeu qui n'est pas exempts de défauts, mais qui est plutôt bien conçu et réalisé, accessible, rigolo, et offre davantage de profondeur qu'il n'y paraît. Un jeu imparfait, mais culte!

Power Instinct. Impossible de ne pas caser une image d'attaque de dentier.


Fighter's History (Data East, 1994)
Fighter's History, lui, semble plus connu, mais pour de mauvaises raisons. C'est LE titre estampillé "repompe" de Street Fighter II; dès qu'on parle de lui l'histoire du procès avec Capcom revient systématiquement sur le tapis - et souvent de manière déformée. Beaucoup de reviews ne voient le jeu que sous cet angle sans chercher plus loin, et ne sont qu' un écho de celles qui ont attiré l'attention de leur auteur.
La vérité, c'est que ce que Fighter's History repompe le plus sur Street Fighter II, c'est son moteur de combat - pas les personnages, comme on peut souvent le lire. Les 3 coups de poing, 3 coups de pieds, des techniques d'animation identiques et surtout une "physique" (ie, rendu et gestion des sauts, coups, impacts, reculs, enchaînements et projections) très proche donnent des sensations très similaires au jeu de Capcom. Mais, toute question éthique mise à part... Qui s'en plaindra, puisque c'est un gage de qualité?

Fighter's History. Marstorius, tellement plus chouette à jouer que Zangief.


Ce qui est vrai en revanche, c'est que le casting n'est pas le plus charismatique qui soit. Mais on s'y fait, et on finit par s'y attacher, à ces personnages complètement cons (dont un Karnov gnomesque à keffieh en guise de boss de fin - yay!). D'autant que la réalisation est plus qu'honnête, avec des sprites joliment colorés, très bien animés, et des musiques plutôt sympas qui font pardonner des décors parfois un peu ternes et une voix d'annonceur pas top.

Fighter's History. Pour sonner un personnage, il faut cogner un vêtement "point faible". Une idée simple, mais qui s'avère plus intéressante qu'il n'y paraît.


Bref, c'est un jeu très accessible, bien réalisé, au gameplay impeccable et qui propose une profondeur suffisante pour que les mordus de baston y trouvent leur compte.


On se récapitule...





And The Winner Is...


Techniquement imparfait, mais authentiquement génial.


World Heroes 1 ou 2, Power Instinct, Fighter's History... Ces 4 jeux ont en commun de ne pas être pris au sérieux - parce qu'ils apparaissent comme des clones de Street Fighter II, mais probablement aussi parce qu'ils ne se prennent pas eux-mêmes au sérieux, justement. Et pourtant, ce sont de très bons jeux de baston, que je recommande tous aux amateurs - sûrement pas moins que TMNT: Tournament Fighters dont la réputation est je trouve franchement surfaite.

Passer du temps sur les Tortues Ninja (et même sur Battle Master, à la limite) finit bien par révéler des qualités... Mais aussi de nouveaux défauts... Ils ont beau ne pas être franchement mauvais, ce sont eux les vrais victimes de l'abondance de clones: il y a suffisamment de jeux supérieurs à leur préférer avant d'en arriver à vouloir leur consacrer du temps!

Les World Heroes sur SFC ont beau ne pas être les meilleures adaptations des meilleurs jeux du monde, eux ont cet atout qu'ils sont immédiatement accessibles; ils offriront donc facilement un peu de variété aux mordus de la baston, et un divertissement abordable et haut en couleurs aux casual gamers.

Pour finir, et même si j'adore Power Instinct, Fighter's History le dépasse grâce à son roster plus étoffé et équilibré, son moteur de combat plus rigoureux, riche et facile à aborder. Contrairement à ce qu'on peut lire trop souvent, Fighter's History est un vrai excellent titre, qui soutient parfaitement la comparaison avec les meilleurs de la console. Laissez de côté vos a priori et les reviews des vilains pas beaux qui en disent du mal, et ruez-vous dessus!

La Tier List des clones! Inutile de s'embarrasser avec du moyen. N'oubliez pas qu'après, il reste des wagons de très bons Versus Fighters qui sont moins des clones que ceux-ci! 

1 commentaire:

  1. Bel article :-)
    Je te trouve quand même un peu méchant avec les TMNT et Battle Master :-P

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